— Le tripalium, c’était un instrument de torture utilisé par les Romains pour punir les esclaves rebelles et c’est aujourd’hui devenu la racine du mot « travail ». Mais pourquoi, 2 000 ans après, cette description semble toujours correspondre à ce que vivent certains salariés ?

Je m’appelle Christian Esse et je suis manager commercial. Dans ce podcast, j’invite des personnes inspirantes qui ont vécu une belle aventure comme salariés. Elles partagent leurs parcours et ce qu’elles en ont appris, pour vous permettre de trouver et de construire la vie professionnelle à laquelle vous aspirez.

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Bonne lecture !


OK Amira, bonjour à toi. Après plusieurs essais, enfin on va y arriver à t’introduire. Ça me fait super plaisir de te recevoir aujourd’hui dans mon podcast. Je t’ai découvert vraiment par hasard sur LinkedIn. J’ai trouvé tes posts et ton message très inspirants et je pense que tu auras de belles choses à nous partager aujourd’hui.

— Salut Christian, je te remercie et je suis très contente aujourd’hui de faire ce podcast avec toi également.

L’enfance et son handicap

— Pour commencer, je te propose de me raconter un petit peu ton enfance, comment t’as grandi. Tu m’as partagé le fait que tu avais certaines particularités, donc je te laisse un petit peu expliquer ça.

— D’accord.

Bon, il faut savoir qu’aujourd’hui, j’ai 36 ans et que je suis née avec un handicap qui s’appelle un syndrome de Little qui est une maladie orpheline. Donc, il faut savoir que c’est une maladie du grand prématuré et que, à l’époque, il y a 36 ans de ça, il n’y avait que 5 000 cas.

Donc c’est une handiplasie, donc une semi-paralysie du côté droit ou gauche, avec des troubles cognitifs. Et que, à côté de ça, en termes intellectuels je suis une sorte de HPI parce que j’ai une certaine intelligence. En fait, tout ce qui est intelligence applicative qui est chez moi et là où j’excelle et une intelligence…

Non, excuse-moi. C’est plutôt une intelligence conceptuelle que je n’ai pas et applicative que j’ai. C’est-à-dire que quelque chose qui pour le commun des mortels, comme un enfant qui ferait un coloriage, c’est très simple, pour moi c’est très compliqué. Et, à côté de ça, des choses qui peuvent paraître compliquées, pour moi, dans ma manière de fonctionner elles peuvent paraître très simples.

— Juste avant de revenir sur ton enfance, pour préciser un peu : qu’est-ce que tu appelles réellement « conceptuelle » et « applicative » ? Tu me parlais d’un coloriage.

— Faire un coloriage, reproduire des choses simples, la droite, la gauche, plier un samossa, ranger, c’est des choses qui me demandent beaucoup, beaucoup d’énergie. Les tâches chronophages, les trucs qui demandent beaucoup d’attention aussi.

— OK.

— Mon cerveau il est élitiste. C’est-à-dire que quand c’est quelque chose que je sais faire et qui pour moi est simple je le réussis très bien, mais quelque chose que je ne sais pas faire c’est de la fatigabilité, c’est du stress et j’ai beaucoup, beaucoup de mal à le faire.

Et quelque chose qui peut paraître en soi très simple pour le commun des mortels — un enfant — : à la fin d’un cours, quand on était en primaire, la maîtresse quand on avait bien travaillé, elle nous donnait un coloriage. Tous les enfants étaient contents, moi je n’étais pas contente parce que je me disais : « Je vais déborder, ça ne va pas être joli ». Donc, pour moi, ça me sécrétait beaucoup de stress. Les choses simples pour moi peuvent susciter du stress, en fait.